Carnets de voyage

La Jordanie du nord au sud et d'est à l’ouest

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Ce voyage avait de multiples objectifs. Mieux connaître certaines régions du pays que je ne connaissais pas encore, participer à un trek pour voir la nature sauvage entre Dana et Petra, passer du temps avec mes collègues et puis c'était l'occasion de découvrir certains hébergements, restaurants et sites culturels. Pour ceux que je connaissais déjà, c'était l'occasion de renforcer nos liens.

MON ITINERAIRE

Trek entre Dana et Pétra en Jordanie

En commençant par Amman, j'ai eu l'occasion d'explorer le nord du pays jusqu'à Umm Qeis, qui surplombe le lac de Tibériade. J'ai utilisé Amman comme base, car c'est une ville aux multiples visages et j'aime l'explorer par petits bouts. Le lendemain, c'était l'est, un désert infini et presque plat qui s'étendait jusqu'en Irak et en Arabie. Ensuite, ce fut l'ouest jusqu'à Amman, dans les collines qui s'étendent jusqu'au Jourdain.


J'ai ensuite rejoint un petit groupe de randonneurs à Madaba pour un trek à travers les canyons entre Dana et Petra. À Pétra, que je connais déjà bien, nous nous sommes séparés. J'ai pris la direction de la mer Rouge. J'ai ensuite fait un petit détour par Wadi Rum avant de rejoindre la capitale. La veille de mon départ, j'ai fait le tour de la mer Morte et de ses environs.

Mes activités

Vue sur la mer morte Jordanie
Activité 1 : À cette époque de l'année, on peut se frotter aux eaux qui descendent du Wadi Mujib, et randonner avec de l'eau jusqu'à la taille, une vraie expérience sportive. Il aurait dû être ouvert, mais il y avais trop d'eau, impossible d'y accéder. Quand il fait chaud, c'est une toute autre image de la Jordanie que l'on voit, des canyons remplis d'eau et de petites cascades.


Activité 2 : J'ai nagé dans la Mer Morte et la Mer Rouge. Flotter à la surface de l'eau est toujours une expérience ludique et insolite, à vivre lors d'un voyage en Jordanie.

MES COUPS DE CŒUR

Voyage avec guide en Jordanie

Difficile de choisir ! Ce que j'ai préféré, ce sont surtout les rencontres que j'ai faites. J'y ai retrouvé des collègues avec lesquels je travaille toute l'année, mais seulement par e-mail ou par téléphone.  C'était les premiers jours du Ramadan, et notre responsable de bureau à Amman, Nasria, m'a invitée à m'installer chez eux pour que je puisse me déplacer facilement dans Amman.  Le soir, après mes longues journées de découverte, je retournais chez eux pour l'"iftar" (la rupture du jeûne), un vrai moment de partage familial.



Un autre moment fort de mon voyage a été de revoir mon ami Hakim, qui s'occupe de la logistique de nos randonnées dans le Wadi Rum. C'est un bédouin fier de l'être, assez blagueur et bon cuisinier. Nous étions très heureux de nous retrouver, même si ce n'était que pour un court moment. Il m'a emmené dans des endroits où je n'étais jamais allé. Nous avons croisé des troupeaux de dromadaires et leurs petits, car ce printemps avait apporté beaucoup de pluie et de beaux pâturages sur le sable. Il était clair que le dromadaire reste une marque d'identité importante dans la culture bédouine, et il était fier comme s'ils étaient les siens.

Spot culturel ou historique

Site archéologique ancienne ruines d’Umm Qeis en Jordanie
Je suis tombé sous le charme d'Umm Qeis, dans l'extrême nord de la Jordanie. Il s'agit principalement d'un site romain, mais il a également survécu à la période ottomane. Sa localisation est exceptionnelle. Au printemps, on arrive de la vallée du Jourdain en passant par des collines verdoyantes où paissent des troupeaux de moutons. Le site se trouve sur un balcon, avec une vue sur le lac de Tibériade et le plateau du Golan en contrebas. Les ruines de basalte noir contrastent avec la verdure. En fouillant, nous découvrons des temples enfouis dans la terre, et la pause au café-restaurant installé dans une ancienne maison ottomane est magique. Nous pensons rester 1 heure, car le site n'est pas immense, et nous ne pouvons pas partir.

Un endroit insolite

Le soir du premier jour du trek, nous sommes descendus de 1000 m pour nous retrouver au fond des vallées du Dana et du Wadi Ghuweir. C'est magique : il n'y a pas de village entre ces deux points, seulement des canyons grandioses. Au camp, en fin d'après-midi, j'en profite pour grimper sur les hauteurs alors que le ciel se couche à l'horizon. En chemin, je croise un troupeau de chèvres et de chiens qui regagnent leur enclos pour la nuit. Je traverse l'eau charriée par le Wadi Ghuweir, que nous n'avons pas pu traverser car l'eau était montée dans la partie la plus haute et la plus étroite du canyon. Le soleil se couche peu à peu à l'horizon, pas un seul touriste, quelques aboiements au loin, le grand canyon qui s'ouvre sur les montagnes, les sites paléolithiques éparpillés comme oubliés. Quand je redescends, c'est l'heure de l'iftar. Notre hôte a invité une douzaine d'hommes du village au repas de fin de journée. Je suis invité sur les tapis pour partager la première bouchée, alors que je n'ai pas jeûné. Ce n'est pas l'appareil photo qui fixe ce souvenir de vieux visages brûlés par le soleil et vêtus de leur plus beau keffieh, mais ma rétine... Ils se mettent en rang, l'un d'eux appelle à la prière, et je les quitte discrètement pour rejoindre notre guide.

FAUNE ET FLORE

Randonnée dans la vallée de Dana Jordanie

Il y a un lézard que j'espère toujours prendre en photo, mais il n'y a que mes yeux qui parviennent à le saisir. C'est l'agame du Sinaï, dont le bleu contraste avec l'aridité de Dana et de Petra. Il a la démarche d'un grand lézard, semblant courir plutôt que ramper. J'essaie toujours de m'approcher de lui, mais il me repère et se dérobe à chaque fois.


La réserve de Dana regorge d'espèces : loups, vautours, et même hyènes mais ici, les animaux sont souvent discrets et il n'est pas facile de les voir. Un soir, au bivouac, nous entendons des bruits. Mahdi, le guide, me dit : "Yann, il y a un loup. Nous avons sauté sur nos jambes avec nos torches, il s'était approché de nous en sentant l'odeur alléchante de notre repas. Nous voyons ses yeux fuir sous nos projecteurs, sans doute un chacal qui a l'intention de se régaler de nos restes.

La réserve de Dana, avec son dénivelé de plus de 1000 m, offre une variété de microclimats, du climat méditerranéen couvert de jeunets jaunes aux genévriers qui vivent là où le climat est rude, jusqu'au désert du rift. En ce début de printemps, l'iris noir sauvage est visible dans le nord, du côté d'Iraq al Amir ou du côté de Dana, c'est l'emblème du pays.

MES TIPS

Grafiti dans la ville de  Amman en Jordanie

Un conseil pour les trekkeurs : prenez des chaussures légères, de type trail, qui sèchent rapidement si vous faites des wadis qui traversent de l'eau. N'oubliez pas que l'hiver existe en Jordanie, et que mars-avril n'est que le début du printemps, il faudra donc prévoir de quoi se couvrir pour les matinées et soirées fraîches.


Un conseil pour la ville : laissez-vous porter. Amman est une ville que l'on découvre en se baladant, en entrant dans une petite ruelle où l'on découvre un petit café très sympa. Ici, on flirte souvent entre traditionnel et modernité, les cafés sont fréquentés par les jeunes mais on y boit le café, sous toutes ses formes, on y fume la chicha, entre filles, et on est pas dans le folklore.

MON EQUIPEMENT

Les indispensables à mettre dans sa valise : une gourde et un micropur, car la Jordanie ne gère pas bien les déchets, c'est le moins que l'on puisse dire. Moins vous produisez de déchets, mieux c'est. L'idéal est de prendre un sac pour collecter les déchets recyclables que vous produisez et de les ramener avec vous.


C'est le pays du keffieh, mais évitez les tissus touristiques et allez à Amman devant la grande mosquée Husseini, où il y a de vraies boutiques spécialisées dans les foulards traditionnels, et vous comprendrez un peu les différentes qualités et le soin que les hommes peuvent leur apporter. Pour beaucoup d'hommes entre 50 et 70 ans, sortir sans keffieh est comme sortir nu, impensable.