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Objectif Atteint : mon ascension à Torres del Paine

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Pourquoi ce spot ?

Mon humeur : Fière, nostalgique

J’avais pratiquement dégoté mon stage de master 1 au Chili, pour aller en Patagonie. Pour moi, ce stage, qui se révèlera finalement très agréable, n’était qu’un prétexte pour atteindre l’objectif qui stagnait dans ma tête depuis deux années, depuis que j’avais vu cette photo : les Torres del Paine. Au final, mes 6 mois passés au Chili m’ont permis de découvrir bien plus que la Patagonie car ce pays regorge de trésors, mais cette région aura toujours pour moi ce goût de « J’y suis arrivé ».

Mon itinéraire

Mon programme jour par jour

Notre itinéraire était assez cocasse. Depuis Pucon, où je vivais et d'où je suis partie en compagnie d'un ami chilien Wino, nous avons dû prendre 3 avions, en remontant à Santiago du Chili pour finalement redescendre à Punta Arenas ! Logique… Après une journée à Punta Arenas, nous filons dans un bus pour Puerto Natales et enfin, tôt le lendemain, nous roulons vers l’entrée du Parc National Torres del Paine. Dans le bus, l’ambiance est irréelle: des fans de montagne du monde entier, surexcités à l’idée de ce qu’ils vont découvrir, ayant soif d’aventure et de rencontres. Très vite cependant, les 3h de bus ont raison de nous et nous sombrons tous dans un sommeil emplis des images qui nous attendent… Je me réveille juste à temps pour apercevoir les couleurs de l’aube se refléter sur les premières montagnes qui apparaissent au loin. Je me rendors et Wino me réveille un moment plus tard. J’ouvre les yeux et… Elles sont là, se dessinant au loin, les Torres del Paine, si reconnaissables. Je ne les quitte pas des yeux, un vague sourire aux lèvres, comme lorsque l’on reconnait un vieil ami. Je les ai vues tellement de fois en photo, j’en connais le moindre contour en détail, et pourtant elles paraissent si réelles à présent, si massives dans leur granit, si proches et à la fois encore si loin puisque je n’y serai que dans quatre jours… Nous commençons le trek par l’Est, car la partie la plus pendue se situe à l’Ouest et nous y arriverons donc allégés de la nourriture que nous portons dans nos sacs. D’autre part, cela nous permet de nous réserver le lever de soleil sur les Torres comme récompense des quatre jours de trek. Nous commençons donc le fameux trek du W en remontant la vallée pour atteindre le Glaciar Grey : c’est le premier que je vois et je reste bouche bée en tentant d’imaginer la quantité de glace présente sous mes yeux. La couleur est tout simplement irréelle ; le glacier est d’un bleu électrique, et plus nous nous approchons plus nous ressentons le froid qui s’en dégage. Le lendemain matin, nous décollons à 9h30. Le vent est bien fort et nous couche presque par moment, avec des rafales à 90-100 km/h ! Il dessine des tornades sur les lacs que nous longeons, leur empruntant quelques gouttes pour dessiner une brume autour des Cuernos del Paine qui nous attendent au loin, impassibles. Que je me sens petite à ce moment… Quelle leçon d’humilité face à cette nature brute! Nous rejoignons le campement Italiano, situé au milieu du « W », et y déposons nos sacs vers midi avant de nous lancer dans l’aller retour de la Vallée Française, qui correspond à la branche du milieu du W. Absorbés par la montée jusqu’au Mirador El Francés, au le Mirador El Britanico, nous sursautons en entendant un bruit sourd. Nous levons la tête et… c’est la première avalanche qu’il m’est donné de voir. Nous ne risquons rien car elle est bien éloignée, mais le bruit résonne dans toute la vallée : quelle sensation peu commune ! Notre troisième journée de trek débute avec un objectif lointain : le refuge Chileno étant fermé, nous devons rejoindre le campement Las Torres, situé à 9h30 de marche de notre point de départ. Après une journée une nouvelle fois exceptionnelle, nous posons finalement notre tente au campement vers 19h, je suis dans un état de fatigue assez avancé et pourtant il faut encore se remuer. Heureusement, Wino me motive et me fait rire en chantant « 1km à pied, ça useuh ça useuh » à tue-tête, s’entraînant d’arrache-pied après les petites leçons de français que je lui ai données tout au long de la journée. Nous nous activons avec Wino pour monter la tente, installer nos affaires et préparer à manger avant la nuit. Je file me coucher assez vite, sachant qu’un réveil à 5h du matin m’attend le lendemain, pour le spectacle final. Et nous y sommes enfin: le dernier jour s’annonce, avec un réveil en fanfare dans tout le campement, où chacun s’affaire autour des tentes alors que la nuit est encore bien épaisse. Je m’habille chaudement et nous prenons la route à 6h30. Je suis un peu dans un état second, et mes jambes avancent presque toutes seules dans la nuit. Les lumières des frontales sont autant de petits points lumineux qui avancent à la queue leu-leu dans la montagne, et me laissent dénivelé qui nous reste à parcourir: AÏE… Finalement, nous arrivons à destination. Les Torres se dessinent dans la nuit qui perd peu à peu de son épaisseur. Nous nous asseyons, protégés du vent par une grosse pierre, et attendons en silence que le soleil daigne se lever. Et là… Les mots sont difficiles à trouver.

Mes coups de coeur

Le lever de soleil sur les Torres del Paine.

C’est comme si un tableau noir et blanc prenait subitement vie, en se chargeant de couleurs ; comme si la nature elle-même changeait de robe pour voir laquelle lui ira le mieux. Les Torres prennent d’abord une couleur rosée, qui contraste au-dessus du lac bleu argile dans lequel elles prennent leurs racines...

Mes tips

Depuis Puerto Natales, louez un vélo et pédalez vers la Cueva del Milodon, située à 25km de là. Une balade sympathique sur la mythique Carretera Austral avec une visite atypique : le milodon est un animal préhistorique dont les traces n’ont été retrouvées qu’à Puerto Natales !