Îles éoliennes & volcans siciliens

Après deux années compliquées pour voyager, quel bonheur de retrouver les voyages ! Me voici embarquée pour la Sicile, à la fois si proche et complètement méconnue pour moi. Je n’ai jamais eu trop l’occasion de voyager en Italie, et encore moins en Sicile. J’ai choisi ce voyage dans les îles éoliennes pour sa proximité avec la France, sa douceur de vivre et son exploration de volcans actifs : pas besoin de partir au Chili ou à la Réunion pour être témoin de ce spectacle incroyable de la nature !   C’est parti pour une semaine de rando, de Spritz et de coulées de lave. Yiha !

Jour 1: Pour aller dans les îles éoliennes, j’ai filé dès mon arrivée à l’aéroport pour prendre l’hydroglisseur à Milazzo : ces bateaux ont des « pattes avant » qui leur permettent de voler sur l’eau et, en limitant les frottements, d’être bien plus rapides que des bateaux traditionnels. Après quelques temps, nous arrivons sur l’île de Lipari où Altaï Sicilia nous a réservé une petite maison d’hôte trop mignonne, pour 3 nuits : même si nous allons changer d’île, c’est confortable de savoir que l’on peut défaire ses bagages, mettre un peu de bazar dans sa chambre… et de retrouver chaque matin Giorgio, notre hôte, en train de s’affairer pour nous préparer un bon p’tit dej. Il fait très chaud, c’est pourquoi nous attendons la fin de l’après-midi pour partir randonner : direction la pointe Sud de l’île, pour un panorama à couper le souffle sur l’île voisine de Vulcano ! Les lumières du soir rendent cet instant encore plus magique. Au loin, on voit les fumerolles de Vulcano s’élever doucement dans la brise, et en se retournant, on voit se dessiner les falaises escarpées de la côte Ouest de Lipari. Un sunset comme on les aime !  

Jour 2: Le lendemain, nous prenons le bateau pour rejoindre l’île voisine de Salina : cette petite île est très reconnaissable avec ses deux volcans. Nous grimpons sur l’un pour mieux admirer l’autre, ainsi que la vue sur tout l’archipel des îles éoliennes : Lipari et Vulcano au Sud; Filicudi et Alicudi à l’Ouest, et Panarea et Stromboli à l’Est ! Le pique-nique au sommet est au top : olives, mortadelle, tomates séchées et fruits savoureux nous régalent les papilles. Le dîner du soir, dans les petites rues piétonnes de Lipari, est tout aussi bon : nous goûtons à la Parmigiana, ces aubergines fondantes accompagnées de sauce tomate et de mozzarella…  

Jour 3: Pour ce troisième jour, nous marchons le matin du côté Nord de Lipari : nous traversons des coulées d’obsidienne et de pierre ponce, une richesse anciennement exploitée sur l’île et qui a laissé dans le paysage de nombreuses carrières de pierre. L’après-midi, je pars me balader du côté  de la Chiesa Esaltazione della S.Croce, une avancée sur le côté Est de l’île qui offre un beau panorama sur la plage de Canneto. Je termine ma journée par une baignade bien méritée dans les eaux translucides, parsemées de galets noirs qui nous rappellent qu’on est bien en terre volcanique ici ! Le soir venu, direction le petit port de Lipari pour déguster un bon poisson frais : habitant en Savoie, j’en profite dès que je suis au bord de la mer pour me gaver de produits de la mer !  

Jour 4:  Aujourd’hui, nous refaisons nos sacs pour un transfert vers l’île de Stromboli : l’île volcanique par excellence, parfaitement conique, avec un village de chaque côté de l’île absolument impossibles à relier sans passer par la mer ! L’ambiance est donnée dès notre descente du bateau : un petit papy débarque sur le quai avec son triporteur qui pétarade, et charge nos bagages avec le sourire pour les acheminer jusqu’à notre hébergement. En parcourant les ruelles du village, on comprend vite pourquoi les seuls véhicules ici sont des triporteurs ou des voitures de golf électriques : aucune route ne soit dépasser les 2m de largeur !! Notre hébergement est encore une fois trop mignon : tout en demi-étages, on serpente entre les jardins et les petites chambres blanches aux persiennes fermées pour les isoler de la chaleur. En fin d’après-midi, nous nous mettons en route pour le spectacle du voyage : Stromboli by night ! L’ascension est assez facile, et nous arrivons au point de vue attendu face à la « route du feu », ce couloir où le matériel volcanique expulsé par le volcan dégringole pour finir dans la mer… et en réalité continuer sa course sur presque 6000 mètres de fond, car oui, les îles éoliennes ne sont que la partie émergée d’immenses volcans ! Un second point de vue, 100 mètres au-dessus, est payant et n’offre pas une vue meilleure sur le sommet du volcan : Altaï Sicilia nous avait bien conseillé, nous sommes ravis d’être presque seuls au monde sur ce point de vue « secondaire » alors que deux à trois cents personnes se sont entassées sur le point de vue principal, avec un timing serré pour redescendre alors que nous allons, au contraire, prendre tout notre temps. La nuit arrive, le spectacle des éruptions commence : même si ces dernières sont très régulières et arrivent tout au long de la journée (toutes les 15-20 minutes environ), c’est à la nuit tombée que l’on peut vraiment les apprécier. Les gerbes de lave rouges tranchent avec l’obscurité ambiante, le cratère dont elles émergent change à chaque fois, créant la surprise et un drôle de petit jeu pour nous. Nous redescendons à la lumière de nos frontales après cette soirée magique !  

Jour 5: Presque dernier jour, il est temps pour nous de quitter les îles éoliennes pour rejoindre la Sicile et finir par le roi des volcans siciliens : l’Etna ! Le transfert en bateau nous ramène doucement à la réalité, nous goûtons à notre arrivée à Milazzo les fameux arancini, sorte de boulette de riz farcie (à la viande, aux légumes, à la pistache…) et panée, un régal encore une fois. Encore un peu de route et nous nous installons dans une ambiance complètement différente : notre petit refuge sur les pentes de l’Etna est entouré d’une épaisse forêt de pins, le silence est total, la température plus fraîche. Nous voici presque dans un autre pays. Le soir, difficile de résister à une deuxième portion de pâtes au pesto de pistache… mais on en a bien besoin pour grimper l’Etna demain, non ? ;-)  

Jour 6: Et nous voici au dernier jour ! Pour l’Etna, il est obligatoire d’être accompagné d’un guide assermenté si l’on veut dépasser le niveau d’arrivée de la télécabine. Et franchement, ça vaut vraiment le coup. Arrivés au sommet du téléphérique, nous nous mettons en marche à travers les coulées de lave et remontons jusqu’à une altitude de presque 3000 mètres : on sent un peu les effets de l’altitude et le rythme adopté par le guide est donc plus cool ! Au-dessus de nos têtes, gronde presque en continu le cratère principal de l’Etna, dont s’échappent des nuages de cendres. Notre rando nous amène sur des coulées plus récentes du volcan, où le noir du sable volcanique est clairsemé de nuances rouges et ocres : ma-gni-fique ! A la fin de cette belle journée, nous rentrons sur Catane bien fatigués mais de cette bonne fatigue, vous savez ? Celle que l’on ressent quand on a passé toute la journée dehors, quand on a profité du soleil et quand on dit merci à ses petites jambes de nous emmener explorer tous ces endroits.